La nuit était froide, le vent même s’il n’était pas omniprésent apportait son lot de brise glaciale tout en apportant avec lui les diverses odeurs de la basse ville. Entre le potage de viande sauvage et le pâté de poisson, il n’y avait rien d’alléchant à inhaler pour le voleur qui se contentait d’ignorer ce mélange abject d’odeurs de fin de journée. Penché contre la balustrade, accoudé sur celle-ci en guise de support, le vampire ne semblait pas déranger par cette fraîcheur pour le moins du monde alors qu’il sondait le paysage urbain qu’il revoyait pour la première fois depuis plusieurs mois. Il ne dormait pas, rarement, son corps habitué à la torture ne parvenait jamais à le laisser se reposer bien longtemps et depuis leur arrivée à Baldur il anticipait ce qui suivrait bientôt.

S’il appréhendait de rencontrer son maitre, il savait aussi qu’il devait profiter des quelques moments de calme avant que la tempête ne brise le ciel dans sa violence. Ce soir était un moment de calme, surement le dernier avant une bien longue liste de nuit se culbutant, Astarion comptait bien en profiter. Respiration calme, il ne faisait aucun mouvement, ressemblant de loin a une statue sculptée dans le marbre. Il n’avait rien de planifier outre de rester sur ce toit et d’observer les passants dans les ruelles en se rappelant que fut une époque où il était ce qu’ils avaient plus à craindre de la nuit. Il n’avait pas faim, pas pour eux, pas ce soir et ils pouvaient donc continuer leur chemin en toute sécurité.

Les clocher de l’archipel divine résonnait depuis la haute-cité, sonnant les petites heures du matin, pressant les passants à se rendre dans leur maison en toute sécurité. Non loin, les bardes grattaient lutte et lyre dans une douce mélodie nuptiale, en se concentrant adéquatement Astarion pouvait aussi percevoir les ronflements de ses coéquipiers se trouvant juste sous ses pieds.

D’un geste soudain, Astarion agrippait sa coupe de vin qui était restée intouchée sur la petite table non loin de sa position, seul son bras bougeait avant qu’il ne puisse déposer le verre délicatement sur ses lèvres afin de prendre une gorgée de l’alcool amer. Certains vins étaient meilleurs que d’autres, ceux de la basse citée n’étaient pas les meilleurs, mais en deux cent ans d’existence il n’était pas le pire que le vampire ait pu boire et donc il ne flanchait pas du tout en prenant sa gorgée. À le voir allé, on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un nectar des dieux, mais peut-être n’était-ce la que son coupe faim favoris. Quoi qu’il en soit, il gardait la coupe dans sa main, dos toujours arqué alors qu’il gardait sa position immobile, son pouce frottant le verre lisse dans un geste répétitif. Il ne respirait qu’une fois toutes les trente secondes, son souffle frigorifié se transformant en brume dans la brise, l’hiver venait tout juste de cesser aux portes de Baldur et la fraîcheur du printemps était encore ubiquitaire.

L’homme semblait attendre dans le plus grand des calmes. Attendait-il l’aube ou alors qu’une âme ne parvenant pas à dormir vienne à son tour le rejoindre? Dur à dire s’il savait lui-même ce qu’il attendait, ou s’il s’attendait même à ce que la nuit finisse par prendre fin. Profitait-il véritablement de ce calme après tant d’aventure ou alors n’était-il que nerveux de la suite qui s’emballerait sous peu? Même Astarion n’aurait pu vous confirmer. Il n’avait que l’envie passante de rejoindre le cimetière afin d’observer son tombeau vide, mais toujours présent, ne sachant même plus qui pourrait prendre soin de sa pierre tombale après tant d’années. Avait-il une famille oubliée? Il ne se souvenait que de ses parents, vaguement, de leur naivetée fautive qui les avaient fauchés. Ni frères, ni sœurs, pas hors de la ruche de Cazador du moins. Cela dit, sa mémoire était fluctueuse, il n’avait de son vivant que très peu de souvenir. Ni voix, ni visage, juste des mots qu’il ne pouvait ni revivre ni imaginer. Tout ce qu’il pouvait se remémorer était sa mort, son contrat avec son maitre, ses années de souffrance, le rappel constant que lorsqu’on lui offrait un lit ce n’était qu’un cadeau empoisonné se suivant des abus corporels dont il n’avait ni ne contrôle ni droit. Il favorisait de loin ne pas dormir, ou dormir à même le plancher s’il en était forcé, car c’était tout ce qu’il pouvait choisir. Même libéré de son maitre il n’arrivait pas à trouver le confort d’un matelas, car il y avait toujours cette arrière-pensée en lui qui prenait le dessus, le rappel que tout ce qu’il obtenait lui serait arracher de force dès que Cazador se rendrait compte que son rejeton s’était libéré de son courroux.

Se secouant la tête, le voleur se sortait de force de ses penses, appuyant sa main libre contre son front et relevant sa posture. Pourquoi devait-il toujours penser à son maitre même depuis qu’il était libre? Hors de question! Il avait droit de contrôler ses pensées et il le ferait!

Néanmoins, Astarion restait sur la terrasse du toit de la taverne dans cette nuit sans problème, reprenant une gorgée de son alcool et attendant que le monde se termine ou qu’il continue, peu importe.

Oh to be a fly on the wall…

Son regard écarlate perçant la nuit, il admirait dans l’horizon les formes embrouillés du menaçant manoir de Cazador où il s’imaginait que son ancien maitre ruminait des horreurs à son rejeton s’il remettait un jour ses pieds sur le sol de marbre de l’énorme édifice. Il ne s’attendait certainement pas à ce que son dit rejeton soit désormais prêt à briser ses chaînes et tuer son prédécesseur en volant sa puissance. Un rictus de satisfaction se dessinait doucement sur les lèvres autrement de marbre du vampire, son imagination ne pouvant que se réjouir de la surprise qu’il verrait sur Cazador en toquant à sa porte dans le but de le trahir. Dire que des fous voulaient de ce cadeau empoisonné pour l’immortalité promise sans comprendre la complexité du marché qu’ils passaient avec le diable lui-même.

Cependant, ce soir n’était pas encore à la célébration ou à crier victoire et les aventures ne faisaient que débuter une fois à quelques pas des portes de Baldur. Prenant une nouvelle gorgée de son vin, Astarion ne pu s’empêcher de pousser un soupire lorsqu’on tapait sur le panneau de bois. Son esprit s’imaginait déjà qui entre Wyll, Gale et Karlach avaient décidés d’encore venir le déranger pour une autre question théorique sur…peu importe quel sujet intéressaient ces trois golden retriever sur pied. Il s’attendait déjà à devoir soit confronter Wyll avec un regard glacial, Gale avec un air narquois ou répondre à peu importe quelle était la question de Karlach car elle devait être protégée à tout prix. (Ne lui dites surtout pas que l’elfe pâle s’était attaché à la Tiefling comme on s’attache à son animal de compagnie. Non pas car elle en serait fâchée, là était bien le contraire, elle serait bien trop contente de ce fait! ) Ah! Dites-le encore moins à Rhaenyra, l’ensorceleuse aurait beaucoup trop de satisfaction d’avoir réanimée le cœur de pierre d’Astarion qu’il s’était tué à protéger depuis plus de deux siècles! Elle n’avait eu qu’à déposer sa main sur la poitrine du vampire pour qu’il ressente un battement. Il gardait cela secret, enfouie en lui, ne le dévoilant jamais même si sa vie en dépendrait.

Il ne tourna que légèrement sa tête, apercevant du même fait la jeune elfe enroulée dans sa cape de fourrure. Il espérait qu’elle n’avait pas froid, non pas parce qu’il en avait pitié, mais son corps ne dégageait pas tellement de chaleur à proprement dire et il ne pourrait donc aucunement l’aider. Il se contentait donc d’ouvrir sa bouche « Tu sais que tu n’es pas obligée de faire valoir ta présence? Je t’ai sentie à des kilomètres. » Claquait sarcastiquement le vampire en apportant à nouveau sa coupe à sa bouche. En vérité, il l’avait aussi entendu de loin, car malgré les croyances être un vampire n’avait en rien diminué son ouïe elfique. Les quelques défauts d’avoir de grandes oreilles pointues était bien d’être condamné pour l’éternité à tout entendre même quand vous vouliez un moment de silence. Il devrait donc à jamais entendre Gale fantasmer sur les différences entre le culte de Mystra la sensuelle magicienne et celui de Lolth le dieu araignée Drow horriblement dégouttant. Les deux discussions le dégouttaient tous autant que les autres. Les dieux, supercherie des mortels, ils avaient simplement placé des imbéciles sur un piédestal et leur avaient offert l’immortalité. Il grimaçait en y repensant, tout ce pouvoir perdu sur des idiots, alors que lui aurait dominé ce monde depuis longtemps si on lui offrait même un tiers de cette puissance. « Mais viens donc, à ton tour me tirailler les oreilles sur ce qui trouble donc ton précieux sommeil my sweet, I’m all pointy ears. » narquoisement, l’elfe pâle surenchéri, bien que Nyra savait bien qu’il ne faisait que jouer avec elle. Du moins, il espérait grandement qu’elle l’avait compris depuis le temps. Dans un moment de doute, il retournait sa tête, comme pour s’assurer qu’elle n’avait pas été blessée par ses paroles pour une raison lui échappant complètement.

Un peu plus mélancoliquement, retournant son regard vers l’horizon devant eux et se glissant un peu à gauche de la balustrade afin d’offrir de la place à l’ensorceleuse, Astarion repris « Hâte d’affronter nos vies? Ce ne sera pas forcément de doux repos j’ai bien peur. » glissait-il entre ses lèvres. Il avait tant envie de parler de milles et une chose qu’il appréhendait dans la ville. Ses frères et sœurs, ses victimes, son maître, le contrat qu’il avait pris sur Rhaenyra qu’il devait ramener à son père (qu’il comptait accomplir uniquement pour redonner l’or à Rhae’ devant le paternel dans l’éloge la plus narquoise que vous n’ayez jamais vue.) oh et au passage régler les soucis de la bande d’idiots que Nyra trimbalait de force et qu’Astarion devait malheureusement endurer car madame avait grand cœur. HUUUUH. « Si jamais tu as peur, ne te fie surtout pas sur moi pour te rassurer, je risque de rire de toi. Simple avertissement. » finissait notre blagueur avec un clin d’œil et un air un peu fendant. Il essayait, à sa façon, d’alléger l’air qui devenait lourde autour d’eux. C’était eux contre le monde, mais eux n’étaient qu’un petit groupe de gens qui n’auraient jamais même du s’alliés et le monde lui était cruel. Astarion ne croyait pas à la bonne fin, celle où au final il ne serait pas à nouveau seul pour l’éternité en payant pour cette malédiction qu’on lui avait infligé. Mais qui sait? Rhaenyra avait jusqu’à maintenant eu l’affront d’être surprenante et de déstabiliser l’elfe pâle au point qu’il ne savait plus sur quel pied danser avec elle. Pour une fois dans sa vie, en deux siècles, il aimait simplement profiter de l’instant même et de ne pas penser à plus tard. Juste maintenant.

« Du vin? » l’elfe pâle montrait son gobelet. « Je jure cette fois ci que je n’ai pas mis de sang dedans, ce n’est que de l’alcool. » laissait-il montrer innocemment en proposant la coupe à sa compagne. « Buvons à la fin du monde. »

Encore heureux qu’elle avait la politesse contrairement à certains d’au moins signaler sa présence, même si le vampire ne pu s’empêcher de sauter sur l’occasion de sortir une réplique pour se vanter un peu. Quoi? Est-ce désormais criminel de simplement rappeler à quel point nous étames exceptionnellement parfait? Astarion ne pu s’empêcher de cambrer un rictus au coin de ses lèvres avant de le cacher en appuyant à nouveau la coupe à sa bouche pour prendre une autre gorgée. Oh pauvre ensorceleuse, se dit-il, elle qui n’arrivait pas à trouver sommeil. Se trouvait-il plus précisément qu’elle n’avait même pas tentée, surement trop tiraillée par ce qui suivrait ce que l’elfe pâle ne pouvait que comprendre. Tous et chacun avaient à réglé une partie de leur avenir aux portes de Baldur et les aventures ne seraient pas de tout repos. Le vampire ne pouvait s’empêcher de penser à lui-même, mais aussi à la noblesse elfique des Blackfyre qu’ils devraient confronter. Oh et les autres…quoi que ils pouvaient bien abandonner Gale quelque part car lui n’avait que rompue avec une déesse. Il y avait pire que lui, se disait-il non sans rouler des yeux très visiblement en ne cachant aucunement son dédain. À ce stade, Astarion commençait à croire que si Rhaenyra croisait un chaton sans maison dans une des rues de Baldur, elle l’adopterait aussi afin d’accomplir peu importe quelle était sa quête.

Oh mais pire, elle espérait la paix après les combats, comme s’ils y avaient droit. Non. Comme s’IL y avait droit. L’elfe pâle observait l’ensorceleuse, oui il le savait, elle aurait droit à la paix et au mariage et surement à une ribambelle de gamins que le dieu elfique lui offrirait sur un plateau d’or. Les autres auraient sûrement droit à un moment de calme après la tempête, ils avaient tous à leur façon droite à la rédemption, ils le méritaient. Astarion lui? Un vampire ayant tué tant d’innocents dans les derniers deux siècles, encore poursuivi par un clan de chasseur desquels il avait arraché chaque et derniers enfants de leur lignée afin qu’ils s’éteignent brusquement, un être maudit comme lui ne méritait pas le pardon. Mais, il comptait bien rire devant le visage de son destin, il n’allait pas non plus misérablement abandonner comme d’autres le feraient. Il n’avait qu’une seule et unique certitude. Quand tout ceci serait terminé; Rhaenyra l’ensorceleuse, sauveuse de Baldur et sang unique des Blackfyre irait vivre sa vie dans la gloire sous les rayons ardents d’un soleil faisant briller sa douce chevelure d’or. Astarion le vampire, tueur sanguinaire et rejeton de Cazador irait quant à lui errer dans les catacombes de Baldur, à jamais bannis du jour, seul. Tel était leurs destins.

« Un double gentil…AH! » ricanait-il « Ce serait horrible à voir. » imaginait notre elfe pâle une version miroir de son soit qui n’avait que le bien dans son cœur. C’était à en avoir la nausée. « Mon honnêteté est tienne. Prend en soin, peu on cet honneur. » finissait-il non sans laisser voir un clin d’œil à sa compagne du moment avec un petit sourire sournois. Bien sûr qu’il était honnête…autant que l’elfe pâle pouvait l’être. Pour sa défense, il n’avait pas menti, juste omis quelques détails ici et là.

Puis, la noble prenait la coupe de vin tendu, non sans juger le contenu du breuvage ce qui eu pour réaction de faire éclater de rire le vampire. « Comme l’on sert l’eau du puit de Baldur dont tu ne veux SURTOUT pas connaitre le contenu. En fermant les yeux et en ignorant les ingrédients.» expliquait-il promptement. Non, sincèrement, si Nyra savait combien de corps décrépissaient dans les puits de la basse-ville dont Astarion avait potentiellement contribuer à quelques-uns d’entre eux, elle s’abeurvait au vin comme une bonne partie de la population dansement pauvre de Baldur. « Cela simplifierait votre vie, your highness. » Astarion se prosternait faussement à moitié, uniquement pour embêtée la noble à ses côtés, non sans ricaner suite à ce geste.

Mais la blague fut courte. Rhaenyra voulait étaler le plan de combat qu’ils devraient bientôt affronter et l’elfe pâle cessait de suite ses bouffonneries dramatiques pour redevenir très sérieux. « Tu es certaine? » soufflait-il en fronçant légèrement les sourcils. Était-ce de l’inquiétude que l’on pouvait lire dans son regard? « On peut toujours ignorer le reste de notre vie, nous enfermer dans une chambre de cette auberge… » Astarion changeait son regard, plus prédateur, prenant le visage de Rhaenyra dans sa paume pour la forcée à le regarder alors que de sa deuxième main il vint saisir sa taille. Brisant la distance et approchant le visage de l’ensorceleuse, il ne vint cependant jamais voler un baiser, il ne faisait que rester ainsi en l’admirant. « Passer l’éternité ainsi. Juste. Nous. » tentait-il en la dévorant du regard.

Ah oui, le tyrannique Blackfyre se ferait à coup sûr insistant dès que les deux elfes passeraient la frontière, sur cela ils étaient bien d’accord. Sauf que Rhaenyra savait bien se débrouiller et elle trouverait une façon de se sortir des griffes paternelles qui viendraient bientôt tenter d’étouffer ses flammes. Astarion connaissait trop bien l’ensorceleuse qui avait un caractère de vieux dragons colérique pour savoir qu’elle ne se laisserait pas enfermer à triple tour dans un cachot si facilement. Il profiterait seulement de leur présence dans la noble cours de son père pour voler quelques bouteilles de son vignoble, histoire de pouvoir savourer l’hilarante réunion familiale.

Mais elle avait un point, le vampire ne pu s’empêcher de lui accorder un bref grondement du fond de sa gorge faisant vibrer sa pomme d’Adam, il était certainement plus sage d’affronter les dragons immédiatement avant qu’ils n’entravent d’eux même leur chemin. Vue l’argent et le pouvoir que sa famille détenait, ils n’hésiteraient certainement pas à sortir tous les gardes de la ville à leur trousse. On ne réveille pas le dragon qui dort, mais parfois il vaut mieux le surprendre que de le laisser avoir l’avantage du terrain.

Cependant, Astarion avait effectivement hâte de rencontrer Jahaerion Blackfyre pour plusieurs raisons, dont certaines que l’ensorceleuse elle-même ignorait. Buvant une gorgée de sa coupe, rictus caché dans celle-ci, il se languissait d’envie de voir le visage de l’homme quand il remettrait l’argent de la récompense du bon retour de la fille à la fille elle-même.

Plus malin qu’un autre, le vampire choisissait la diversion pour le reste de la nuit, léchant sa lèvre inférieure alors qu’il saisissait la taille de l’elfe en faisant exprès de laisser ses empreintes de doigt à même ses hanches. Il ne la satisfaisait cependant pas, ne venant jamais briser la distance en volant ses lèvres, cambrant plutôt celles-ci dans un rictus narquois en observant sa réaction. Elle répondait instinctivement en encerclant la nuque du vampire qui se grisait de pouvoir la séduire si facilement. Il inspirait délicatement son doux parfum cendré qui était devenu l’arôme délectable l’affamant depuis des mois. Il regardait son visage sous le rayon lunaire, sa peau dorée qui brillait sous son éclat, la pulsion de ses veines contre son cou alors que son cœur s’accélérait tout doucement. Oh, la vilaine qui acceptait en plus cette proposition charnelle, elle ne fit qu’agrandir le rictus sur le visage du vampire qui montrait désormais ses crocs à celle-ci. Son regard écarlate brillait alors qu’il remontait doucement l'attention qu'il avait mis sur sa nuque pour se noyer ensuite dans l’azure des iris de sa compagne. La tension aurait pu être délicatement découpée au couteau, palpable, le sang du vampire ascendant doucement ailleurs que dans son cerveau. Il approchait son visage, feignant un baiser qu’il retirait aussitôt approcher, riant presque trop satisfait de la voir suspendue à lui. « Si je pouvais encore rougir, tu y parviendrais presque. » murmurait-il d’une voix plus sombre, plus animale. « Rhaenyra, tu es mienne. » laissait-il entendre en approchant de son oreille. Il déposait un baiser sur son lobe, puis un second sur sa nuque, glissant sa langue sur sa peau de porcelaine. « Dis-le, et je te donne ce que tu veux de moi. » Sa main saisissant encore le visage de l’ensorceleuse descendait sa course, agrippant fermement le bras de celle-ci, alors que de l’autre il approchait sa hanche de son bassin. « et soit discrète, on ne voudrait quand même pas que les autres t’entendre pleurer mon nom jusqu’à l’aube, n’est-ce pas? » provocateur, il laissait un rire glisser contre sa gorge, mais il n’allait pas plus loin sans réponse. Il était cruel, Nyra devrait le savoir depuis le temps.